Archives quotidiennes: 8 janvier 2018

editorial

Des vessies pour des lanternes

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Dire que de 92% en 2013, la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé à 70% actuellement relève d’un vœu pieu ou à prendre des vessies pour des lanternes. Le chef de l’Etat l’a pourtant laissé entendre lors de son traditionnel discours aux corps diplomatique et constitués. La crise socio-économique que traverse la population malgache n’a pas empêché le Président Hery RAJAONARIMAMPIANINA de brosser un bilan positif pour l’année 2017. Durant son discours au Palais d’Etat d’Iavoloha, il a déclaré que si en 2013, 92% de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, ce taux serait actuellement de 70%. Cette affirmation a suscité de nombreuses réactions du côté de l’opinion publique. Le chef de l’Etat se rend-il réellement compte de la situation de pauvreté du peuple ? D’où proviennent ces chiffres ? Se rend-il compte de la portée de cette déclaration ? Par ailleurs, au cours de ce discours, il a également annoncé vouloir remettre le respect de la Constitution au cœur de son engagement politique. Ce point remet en cause la bonne foi du chef d’Etat auprès de l’opinion publique vu que le régime Rajaonarimampianina a, au cours de son mandat, enfreint la Constitution à plusieurs reprises, notamment en ajournant indéfiniment la mise en place de la Haute Cour de Justice, de la Haute Cour pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de Droit, et en passant outre à l’article 54 de la Constitution par la nomination du dernier premier ministre. C’est ce même régime qui a cédé une part importante de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar à une compagnie étrangère et qui a cédé le marché pour l’approvisionnement de la JIRAMA en énergie, sans appel d’offre préalable. Toutefois, entendre le Président de la République confirmer que l’élection présidentielle se tiendra cette année, constitue une lueur d’espoir. Il s’agit du seul moyen d’installer de nouveaux dirigeants au pouvoir sans risquer une nouvelle crise sociopolitique à condition que l’élection soit libre et transparente. Le code électoral devant régir la présidentielle est donc fortement attendu.