Cause de l’insécurité

La fracture entre dirigeants et dirigés

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Un autre atelier budgétivore sur la sécurité a débuté hier en grandes pompes au CCI Ivato. Entretemps, dans les zones rurales, le grand banditisme gagne du terrain. Les voix des participants convergent vers la fracture entre les gouvernants et les gouvernés, donc entre les riches et les pauvres, comme cause de l’insécurité.

L’atelier sur la réforme du secteur sécurité ou RSS a débuté hier au CCI Ivato en présence du Président de la République, du premier ministre, des membres du gouvernement, des chefs militaires, des chancelleries étrangères, des partis politiques et des organisations de la société civile. Les trois piliers de cet atelier qui dure quatre jours sont : la sécurité, la justice et la lutte contre la corruption. Le rapport final de cet atelier vise à envisager « une Réforme du Secteur de la Sécurité inclusive en donnant la place à tous les acteurs du secteur de la sécurité et à continuer cette réflexion et à approfondir les consultations sur un nouveau contrat social fondé sur la nécessité d’un Etat de Droit ».

Le résultat attendu de cet atelier est la rédaction d’une Lettre de Politique Générale sur la RSS. Celle-ci sera rédigée et adoptée par le gouvernement malgache tout en tenant en compte de la planification stratégique en vue de sa mise en application pour l’année 2016. En somme, cet atelier ne produira pas d’effets sur le court terme conformément aux attentes des citoyens, notamment dans les zones rurales et enclavées, qui luttent jour et nuit contre les dahalo. Certains paient même de leur vie pour protéger leurs familles et leurs biens, une mission assignée aux éléments des forces de l’ordre.

Mais pour lutter efficacement contre l’insécurité sans cesse grandissante dans la Grande Ile, il est impératif d’en connaitre son origine. De l’avis des participants, notamment le président du parti politique Malagasy Miara Miainga Hajo Andrianainarivelo, « la rupture de la confiance entre les dirigeants et les dirigés en est la principale cause ». Déjà que la population pauvre s’appauvrit de plus en plus faute de travail décent, elle n’a pas droit à une sécurité digne de ce nom. A titre d’exemple, les dahalo narguent les autorités en attaquant les casernes des gendarmes. Il s’agit d’une des manifestations de ce manque de confiance sans parler des justices populaires.