CENI et CENI-T

Dans la tourmente

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CENI et CENI-T dans la tourmente

Les deux institutions en charge des élections enchainent des zones de turbulences. La CENI fait face à une contestation avant l’heure des sénatoriales tandis que la CENI-T monte au front pour se disculper d’une affaire de près de 2 milliards de Fmg. Les deux entités ne valent pas une eu égard aux résultats qu’elles ont enregistrés.

Les deux institutions chargées d’organiser les élections à Madagascar se trouvent actuellement dans la tourmente. La CENI-T, sur le point de tourner sa page, se trouve au centre d’un scandale de près de 2 milliards de Fmg. Pour rappel, le ministre des affaires étrangères Béatrice Attalah a cosigné avec le président de la CENI-T, Ndriana Mamy Ralaiariliva, une autorisation de décaissement de ladite somme auprès d’une banque privée de la capitale. Les deux personnalités ne nient pas les faits révélés par une station de télévision privée de la capitale. Mais comble de l’ironie, ils défendent la thèse selon laquelle  cette somme décaissée auprès de cette banque privée doit être remise au trésor public. En tout cas, la CENI-T compte laver son honneur ce jour, si honneur il y  a toujours après ses péripéties, à travers une conférence de presse et un communiqué de presse. L’objectif est surtout de blanchir l’ancienne présidente de cette institution qui ne devrait plus avoir à faire avec l’institution qu’elle a présidée même à la demande de l’assemblée générale de celle-ci.

Quant à la CENI, les acteurs politiques attendent toujours d’elle une réorganisation dans l’organisation des sénatoriales. Profitant de la publication ce jour de la liste électorale, elle pourrait, si elle le veut, mettre en place une urne unique au niveau de chaque district pour que les sénatoriales du 29 décembre prochain soient démocratiques. En outre, des questions se posent sur son indépendance après la visite de courtoisie que les membres de la CENI, conduite par son président, ont effectuée auprès du locataire de Mahazoarivo il y a 7 jours. D’aucuns se demandent en effet les raisons de cette visite d’une CENI qui se dit jalousement indépendante alors qu’elle snobe une invitation de l’Assemblée Nationale pour débattre des modalités d’organisation des sénatoriales. Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’un décret portant sur leur rémunération aurait été adopté la veille de cette visite.

Actuellement, on se trouve donc face à deux institutions toutes chargées d’organiser des élections à Madagascar. La CENI-T veut terminer son mandat prévu dans la feuille de route, à savoir l’organisation de la présidentielle, des législatives et des communales. La CENI a pris le relais en organisant les sénatoriales vers la fin de ce mois, et sauf changement, les régionales et les provinciales l’année prochaine. Des mois après la mise en place de la CENI, aucune passation de service, aucun audit n’a été fait.