Tout le monde est habitué au fait que les relations entre la presse et les hommes politiques sont presque toujours quelque peu compliquées pour ne pas dire houleuses. Certains politiciens ont tout de même appris l’art de se conduire de façon à ce que cette relation reste courtoise, et bon enfant même si au fond les deux camps nourrissent quelque ressentiment l’un envers l’autre. Cet art, les étrangers en sont devenus les maîtres. On a quand même pu observer que quelques -uns de nos politiciens, dont des Présidents de la République, savent maîtriser cet art subtil ou du moins se prêtent au jeu.
Les journalistes malgaches familiers de cette relation peuvent ainsi aisément établir un catalogue des politiciens des plus rustres aux plus courtois. Il ne faut pas croire en effet que les grands de ce pays sont tous des hommes, et des femmes, bien nés. En tant que connaisseurs donc les journalistes n’ont pas pu laisser échapper le verbe et le comportement des hauts dignitaires du régime actuel. Un Premier ministre qui rabaisse publiquement un journaliste en faisant usage d’un ton hautain, et récemment, un Président de la République et ses suiveurs qui partent d’un rire gras après que le premier ait répondu vertement à la question d’une journaliste en disent long sur les manières de ceux qui se trouvent à la tête de l’Etat en ce moment. Faut- il s’étonner après qu’un Secrétaire général dans un ministère, et qui se vante d’être un Inspecteur d’Etat, puisse s’adresser à un de ses chefs de service en faisant usage du fameux « ialahy » ? Pourquoi pas, puisque l’exemple vient d’en haut, puisque les plus grands peuvent s’en permettre en public, pourquoi les plus petits ne le feraient- ils pas loin des yeux indiscrets ?Que de chemin à faire pour redresser ce pays si on devait encore donner des leçons de bienséance à ceux qui sont censés montrer l’exemple.