Frustration bien entretenue

0

Dans un mois, la fête de Noël sera là pour la plus grande joie des enfants et pour le plus grand calvaire de certains parents. C’est le jour de l’année où tous les parents sans exception rêvent de mettre leurs enfants au même niveau que tous ceux des autres ménages, disons de la classe moyenne. Quelques vêtements, des jouets, de la volaille pour la table, c’est le style standard. Il y en a qui vont jusqu’à s’endetter pour garantir à leurs familles ce strict minimum. A l’échelle du budget national, cette dépense ne représente en somme que 0,00000001%.

 Aussi, lorsque les ménages malgaches entendent  aux infos que dans le cadre de la loi de finances 2016, telle somme à 10 voire 11 chiffres sera allouée à tel ministère, ils ne peuvent pas s’empêcher d’avoir un grincement de dents. Il en est de même lorsqu’on entend parler des coûts des soins prodigués au Premier ministre actuellement en convalescence dans l’Hexagone. Le pompon en la matière est sans doute le nombre des membres qui vont composer la délégation présidentielle qui se rendra à Paris prochainement. On est certes déjà habitué au nombre exagéré des membres de la délégation du Président à chaque fois que ce dernier se déplace mais on n’en est pas moins pantois à chaque fois. Cette fois encore, ce n’est que sur intervention de la France, qui a exigé à ce que le nombre des membres de la délégation soit réduit au minimum, que l’on devra le nombre de 40 au lieu des 107 prévus au départ. Mais même 40 personnes, pour un pays dans lequel la majorité de la population vit en dessous de moins de 2USD par jour, c’est beaucoup…

Ainsi, à la moitié du mandat du régime actuel nous en sommes là : à entendre toutes ces sommes folles dépensées par ci par là, à regarder rouler sur nos bitumes des véhicules hors de prix tandis que le reste de la population voit sa vie se détériorer de jour en jour. On voudrait bien que les grands de ce pays expliquent à des enfants qu’ils ne pourront rien avoir pour Noël parce qu’il fallait absolument que certains adultes triés au volet aillent à Paris, qu’ils doivent être payés de façon exorbitante et qu’il est hors de question pour eux de revoir leur train de vie à la baisse pour que d’autres, les plus démunis s’entend, puissent profiter ne serait ce qu’un peu du système. En attendant ce jour béni, nous sommes nourris à la frustration, et il ne risque pas d’y avoir de pénurie de ce côté.