Scène de ménage entre le parti politique TIM et HVM en ce début de deuxième session ordinaire de l’Assemblée Nationale. Par presse interposée, ils se chamaillent la propriété de l’abattoir d’Andohatapenaka.
Même si la question ne devrait pas se poser, il faut quand même la poser. A qui appartient l’ancien abattoir d’Andohatapenaka qui a abrité l’année dernière les victimes des inondations ? La réponse, tout le monde le sait sauf une personne : Marc Ravalomanana. Pour ce dernier, ce site lui appartient. Il a récemment effectué une descente sur ce lieu et affirmé en grandes pompes qu’il allait le rénover. Il s’est comporté comme en terrain conquis, comme étant le véritable propriétaire.
Cette sortie médiatique a tout de suite fait ressortit que les mauvaises pratiques ont la peau dure. L’accaparement des terres qui lui a valu près de 5 ans d’exil revient au -devant de la scène. C’était à l’origine de sa chute en 2009, l’accaparement des terres au profit de la société coréenne Daewoo et le terrain d’Andohatapenaka où est actuellement érigé le stade Maki. Chassez le naturel, il revient au galop.
La réaction des membres de l’exécutif ne s’est pas fait attendre. Le ministre concerné, le ministre de l’élevage est monté au créneau en affirmant que ce n’est pas possible. Il soutient que ce site appartient à l’Etat et que le Président de la République a d’autres projets pour ce lieu, notamment la construction d’un village de la Francophonie. Il s’est même aventuré à faire de l’humour en avançant qu’il ne faut pas se chamailler pour une broutille même s’il est sûr de gagner la bataille.
Quant au ministre d’Etat chargé des projets présidentiels et de l’aménagement du territoire, il a tout de suite décelé à travers les comportements de Marc Ravalomanana une provocation à l’endroit du régime. Il a également argumenté que l’ancien Président ne peut pas se targuer d’être un homme d’Etat tout en enfreignant la loi. Mais pourquoi le couperet ne tombe-t-il pas demandent les observateurs si celui-ci commet des infractions ?
Cette joute sur l’abattoir d’Andohatapenaka prouve que les relations TIM – HVM sont compliquées puisque contre nature. On n’ose même pas imaginer les termes du contrat de mariage à l’origine de l’inceste au sein de l’Assemblée Nationale. Mais ces situations prouvent que les deux camps ne se préoccupent pas du développement du pays. L’évolution de l’échiquier politique dépend de leur bon vouloir et bouge en fonction de leurs intérêts. Entretemps, le citoyen lambda se meurt dans la pluie, le kere ou l’insécurité.