Loi des Finances Initiale 2016

Contraire aux aspirations de développement

0

La loi des finances initiale 2016 continue à faire couler beaucoup d’encre. Plus le temps passe, plus les observateurs décortiquent cette loi qui, au final, est contraire aux aspirations de développement attendu par le peuple. Elle ne fait que renflouer le budget de la Présidence, de la primature et du ministère d’Etat chargé des projets présidentiels.

Dans le projet de loi des finances 2016, la présidence de la République, la primature et le ministère chargé des projets présidentiels et de l’aménagement du territoire se taillent une part de lion du budget de l’Etat. D’après les observateurs de la vie publique, ce projet de loi n’apporte aucun changement sur la politique menée depuis des années. Elle ne fait que montrer la continuation et le renforcement de la centralisation du pouvoir financier et ne mentionne pas les investissements nécessaires pour la réalisation d’une décentralisation effective. L’allocation des deux milliards d’Ariary aux districts gérés par les chefs de régions et les chefs de districts devient de ce fait sans fondement et ne traduit en rien ce que c’est que la décentralisation. Pourquoi ne pas allouer aux communes la subvention de 256 milliards d’Ariary attribuée à la JIRAMA qui ne concerne que 10% de la population, demandent en conséquence les observateurs de la vie publique.

Outre la décentralisation qui fait fausse route, l’accroissement du PIB est l’équivalent de l’accroissement des dépenses de l’Etat. Il ne s’agit donc que d’une approche de calcul par les dépenses mais pas une prévision d’accroissement de la richesse nationale. Au cas où cette loi des finances initiale 2016 est votée sans amendement, elle n’aura aucun effet sur les conditions de vie de la majorité de la population. La relance économique, la décentralisation et le développement inclusif ne seront donc pas au rendez-vous l’année prochaine. D’ailleurs, le débat tourne déjà autour de la fixation de l’ordre du jour en vue de son adoption et non pas la fixation d’un ordre du jour pour débattre de cette loi aux fins d’amendement.