Restez zen Monsieur le PM !

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Si au début, les crises d’exaspération publiques du Premier ministre Ravelonarivo paraissaient quelque peu impressionnantes, mais surtout déplacées de la part d’un personnage public, les observateurs de la vie politique en sont maintenant habitués. Si cette manie de faire paraître son énervement en public est toujours aussi déplacée, les journalistes ont fini par en rire désormais, certains ont même pris un malin plaisir à la provoquer. Et il faut le dire, le Premier ministre tombe dans le panneau à chaque fois. Récemment encore, le Général Ravelonarivo n’a pu s’empêcher de monter sur ses grands chevaux pour faire taire les ragots, ou tout simplement les infos, qui circulent concernant son siège. Pour rappel, les informations concernant sa démission, son remerciement ou encore son incapacité à poursuivre ses fonctions en tant que chef de l’Administration ont commencé à circuler avant même qu’il ne parte dans l’Hexagone pour une balade de santé. De laquelle il a vite fait de revenir d’ailleurs afin de couper court aux rumeurs. Mais voilà que quelques jours à peine,  après qu’il ait affirmé d’un ton posé sa pleine capacité à assumer ces hautes fonctions, et qu’il ait démenti une éventuelle démission ou licenciement, un petit malin s’est amusé à faire paraître dans les colonnes des journaux que Monsieur le Premier ministre est actuellement sujet à des pressions pour qu’il quitte ses fonctions. Il n’en fallait pas plus pour lui faire monter la moutarde au nez.

Personne ne peut assurer à 100% l’exactitude de ces informations, c’est un fait. Cependant, elles n’ont pas été mises en circulation de façon fortuite. Ou bien il y a une part de vérité dans ces rumeurs qui n’ont donc pas pu être contenues dans les murs de Mahazoarivo, d’Ambohitsorohitra et d’Iavoloha. Ou bien, c’est une supposition, une pure invention destinée justement à faire réagir l’intéressé, dans quel cas, l’opération a été un succès car la réaction voulue a bien eu lieu. Dans tous les cas, le Premier ministre et son entourage doivent maintenant savoir qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Peu importe que cette information soit vraie ou fausse, tout le monde a pu tirer les conclusions qu’il voulait, à partir de la réplique du Premier ministre. On a pu constater que les tenants du régime actuel s’évertuent à choisir les moments où ils doivent se taire et quand ils ne le font pas, ils parlent sans aménités. Dans ce cas précis, la meilleure réponse pour couper court à ces rumeurs aurait été le silence ou un discours posé sans zèle. Là, c’est comme si on venait juste d’arroser d’essence un feu mourant et la fumée risque fort de rendre l’air irrespirable.