Amnesty International

Madagascar épinglé pour non respect des droits humains

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Amnesty International

Amnesty International vient de sortir son rapport 2015/16 relatif  à la situation des droits humains dans le monde en 2015. Le cas de 160 pays a été étudié, dont celui de Madagascar. Le recours excessif à la force lors de l’arrestation de Jean-Pierre, le meneur de grève à Ankatso en Août 2015, les exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité lors de l’opération Fahalemana ou encore l’emprisonnement d’écologistes qui ont dénoncé l’abattage illégal de bois de rose sont notamment soulevés dans ce rapport.

La violation des droits humains depuis le lancement de l’Opération Fahalemana en Août 2015 est soulevée dans ce nouveau rapport d’Amnesty International.  Les forces de sécurité ont continué à se livrer à des exécutions extrajudiciaires dans le sud du pays, dans le contexte de la lutte contre le vol de bétail, avec une impunité quasi-totale, souligne-t-il. « Cette opération a provoqué plusieurs affrontements violents entre les voleurs et les forces de sécurité, faisant des morts dans les deux camps. Plusieurs personnes soupçonnées de vol de bétail ont été exécutées de manière extrajudiciaire par l’armée, poursuit-il. Des habitants ont été blessés et d’autres ont été tués. Aucune enquête n’a été ouverte sur ces homicides et personne n’a été amené à rendre des comptes ».

En outre, l’emprisonnement de militants écologistes ayant critiqué l’abattage illégal de bois de rose est également cité par Amnesty International dans son nouveau rapport.  « Armand Marozafy a été condamné à six mois d’emprisonnement et à une amende de 12 millions d’ariary après la divulgation sur les réseaux sociaux d’un courriel personnel dans lequel il signalait que deux agences touristiques locales étaient impliquées dans un trafic de bois de rose » précise ce rapport . Le tribunal de Maroantsetra l’a jugé coupable de diffamation au titre d’une loi controversée sur la cybercriminalité.

Par ailleurs, Amnesty International n’a pas manqué de mentionner l’arrestation musclée de Jean-Pierre, un des meneurs de la manifestation estudiantine à Ankatso en Août dernier. La gendarmerie a utilisé la force de manière excessive, précise-t-il.  « Jean-Pierre Randrianamboarina, dirigeant d’un mouvement étudiant, a été passé à tabac et a souffert de multiples blessures » souligne ce rapport.  « Déclaré coupable, notamment, d’incitation à des troubles à l’ordre public et au renversement du gouvernement, il a été condamné en septembre à six mois de prison avec sursis ».

Ce rapport d’Amnesty International témoigne bien que les droits humains sont loin d’être respectés à Madagascar.