Partout à Madagascar, où que vous alliez, quoi que vous fassiez, à n’importe quel moment de la journée, il faut toujours faire la queue. Des fois, vous pouvez finir ce que vous entreprenez en quelques minutes. Mais la plupart du temps, il faut attendre de nombreuses minutes interminables, voire même des heures à n’en plus finir, des journées même dans des cas exceptionnels qui sont devenus le principe. C’est le cas par exemple des files indiennes de bidons jaunes devant les bornes fontaines dans la capitale. Les usagers du service public de la JIRAMA se lèvent tôt pour faire la queue devant les bornes fontaines et n’avoir de l’eau qu’après une journée d’attente. Toujours à cause de la JIRAMA, les usagers font tout le temps la queue pour le paiement de leur facture de fin du mois. Idem pour les citoyens qui veulent avoir l’eau ou l’électricité chez eux. Il faut attendre des années pour que votre dossier soit pris en considération.
En général, la JIRAMA est devenue la championne à faire attendre ses usagers alors que ces derniers ne le font pas gratuitement. Ils paient leurs factures et ce à temps. Pourtant, ils ont droit à un service médiocre qui n’est pas à la hauteur du montant qu’ils paient mensuellement. Il ne faut donc plus s’étonner si les usagers de la JIRAMA dans les grandes villes trouvent des solutions alternatives avec les énergies renouvelables, éoliennes et surtout solaires. Pour les habitants des campagnes, ils ne pensent même pas à ce qu’un jour la lumière et l’eau leur parviennent même s’ils se donnent la peine de faire la queue à la JIRAMA pendant des décennies. Cela fait des décades qu’ils ont vécu dans le noir, ils ne s’attendent pas à un miracle de la part de cette société d’Etat considérée comme la vache à lait des dirigeants qui se sont succédé.
La JIRAMA n’est pas la seule à faire attendre ses clients. La situation est la même lorsque vous attendez le bus, quand vous avez des affaires foncières à traiter aux services des domaines et de la topographie, quand vous portez plainte devant les responsables des forces de l’ordre, lorsque vous faites un nouveau passeport ou renouvelez le votre, etc. Tous les secteurs ne sont pas épargnés par la file indienne. On ne peut donc pas jeter l’opprobre sur ceux qui ne veulent pas attendre longtemps et qui trouvent d’autres issues quelque peu non démocratiques. Le but étant de finir ce que l’on entreprend et ce peu importe les moyens utilisés, gain de temps oblige. En tout cas, il est un fait où il n’y a pas de file indienne, lorsque les politiciens multimilliardaires sont malades et qu’ils se soignent à l’étranger. Dans ce cas là, ils sont rapides à la détente. Ils partent à l’étranger se soigner comme s’ils prenaient le bus, rien qu’une broutille. Or, ils se targuent du fait qu’ils ont formé la majorité des techniciens malgaches compétents, les médecins et les professeurs y compris.