Dans la journée d’hier, les médias de la capitale ont relayé au moins deux informations relatant un rassemblement assez spectaculaire de gens, dans deux situations différentes. Dans la première, toute une masse travaillant côte à côte avec les éléments des forces de l’ordre dans la poursuite de malfaiteurs. Les éléments de la gendarmerie ont été fiers du résultat vu que l’opération s’est soldée par une arrestation et la mort de deux des quidams. Dans tous les cas, si un tel rassemblement se fait plus souvent, il pourrait au moins dissuader les malfaiteurs qui regarderont à plus de deux fois avant de tenter quoi que ce soit. Dans un autre contexte, c’est une foule en colère qui s’est mobilisée contre un ressortissant étranger qui a voulu accaparer un passage déjà attribué par la justice à la population à l’issue de deux jugements. Il semblerait que ce n’est pas la première fois que l’étranger en question a voulu opérer par forcing en voulant procéder au barrage mais à chaque fois, la population s’y est opposée. Cette fois encore, elle n’a pas voulu se laisser faire, malgré la forte présence des éléments des forces de l’ordre qui se sont interposés, elle ne s’est pas laissé intimider.
Il a été démontré à maintes reprises que lorsque les gens se rassemblent, ils ont plus de chance de venir à bout de l’adversité que s’ils sont séparés. Dans les cas cités plus haut, c’est le ras le bol général qui a motivé les gens à se mobiliser de la sorte. Le ras le bol de l’insécurité en général, ras le bol de la spoliation sauvage qui frappe tout le monde et n’importe qui muni ou non d’un titre officiel. Si les gens ont plus conscience de leur force lorsqu’ils sont ensemble, ils seront plus à même d’en tirer partie face à un adversaire qui est décidément plus puissant. Utilisé à bon escient, cet élan pourrait être un bon moyen de faire face contre tout ce qui est perçu comme injustice que ce soit du fait de malfaiteurs ou le fait même d’un gouvernement qui se met lui-même en marge de la loi. Si l’action de deux ou trois individus peut facilement être taxée de rébellion animée par des motivations politiques, les gouvernants ne peuvent que plier face à une contestation collective à laquelle prend part tout un peuple. Qu’on se le dise, ensemble nous sommes un peuple, séparés nous sommes des brigands.