Gardez vos cœurs bien accrochés !

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Même ceux qui montrent peu d’intérêt aux diverses actualités brûlantes à Madagascar n’ont pas pu s’empêcher de remarquer que les litiges fonciers viennent d’être remis au goût du jour dernièrement. Que ce soit des terrains en ville ou dans les campagnes, rien n’est épargné. Vous avez beau avoir un titre foncier dans les règles de l’art, celui-ci ne vous protège que dans une certaine mesure, il ne vous garantit jamais contre une spoliation. L’on a remarqué d’ailleurs que derrière chaque litige foncier en ce moment, il y a des Chinois. Après que les murs d’une petite maison aient été rasés suite à une ordonnance du tribunal, c’est un immeuble de commerce chinois qui va la supplanter. Il en est ainsi apparemment pour cet immeuble d’une association syndicale qui fait beaucoup jaser en ce moment. Et il s’agit d’une insécurité bien réelle et beaucoup plus menaçante puisque c’est envers l’Etat lui-même que l’on doit éprouver de la méfiance. Vu que nous n’avons même pas encore entamé la deuxième année sous ce régime, les 3 prochaines années promettent bien des rebondissements, tenez vous bien !

Un tout autre sujet préoccupant du moment mais qui ne semble pas inquiéter nos dirigeants outre mesure : la famine qui sévit actuellement dans le sud. Lorsqu’on parle de ce phénomène ici, on a l’impression que le sud de Madagascar se trouve dans un autre continent. Pourtant, c’est bien à un millier de kilomètres d’ici que des gens, hommes, femmes, enfants meurent chaque jour à petits feux de la plus terrible des manières. L’on a rapporté dernièrement que la population a pris d’assaut une réserve naturelle située dans cette partie de la Grande Ile pour faire main basse sur les animaux protégés. Non pas pour les vendre mais pour les manger tout bonnement. Le raisonnement est simple : pourquoi protéger des animaux alors que des humains meurent de faim et sont négligés comme s’ils n’existaient pas ? Toutes proportions gardées, et si on est encore doué de nos sens, il y a bien là,  matière à s’inquiéter. On ne peut s’empêcher de se demander ce qui risquerait de se passer lorsque les animaux de ces réserves auront tous été épuisés. Déjà ce sera une grande perte pour notre pays et pour le reste du monde vu que la plupart d’entre eux ne se trouvent plus nulle part ailleurs, mais en plus cette population affamée aura épuisé sa dernière réserve de nourriture. Après ça, tous les scénarios sont possibles, même les pires que vous pourriez avoir en tête. Encore trois années, plus que trois années, pour le reste du voyage, il faut avoir le cœur bien accroché !