Madagascar est en chute libre ces dix dernières années en matière de gouvernance. C’est ce que révèle le rapport Indice Mo Ibrahim publié le 3 octobre dernier. L’évaluation a été faite suite à un classement dressé sur la base de 95 indicateurs, entre les statistiques des gouvernements et des institutions internationales, ainsi que des sondages d’opinions.
Les résultats de l’Indice Mo Ibrahim 2015 est sans appel : Madagascar est en chute libre ces dix dernières années en matière de gouvernance. Une chute libre que la presse internationale qualifie de « chutes abyssales ».
L’indice porte sur quatre domaines : le développement humain ; la sécurité et l’Etat de droit ; la participation citoyenne et les droits humains ; les opportunités d’une économie durable. Madagascar se trouve en 33ème position sur 54 pays, avec un score de 48,5 sur 100, entre le Gabon à la 32ème position et le Togo à la 34ème position, tandis que l’Ile Maurice, le Botswana et le Cap Vert caracolent en tête de classement. Dans ce classement, Madagascar accuse une chute de -7,6 points, après la Lybie qui accuse une chute de -18 points.
Dans le volet sécurité et Etat de droit par exemple, Madagascar se trouve à la 28ème position avec 55 points, mais accuse une chute de -8,3 points. Dans la catégorie opportunités d’une économie durable, Madagascar se trouve à la 41ème position avec un score de 33,1 points, mais accuse un retard de -9,8, entre la Sierra Leone et le Soudan. En matière de développement humain, la Grande Ile est à la 50ème position avec un score de 41,1 points et un retard de -13,5.
Face à ce rapport des plus accablants qui s’étale sur 10 ans, il faut se rendre à l’évidence : Madagascar est à l’arrêt ou avance à reculons, c’est selon, instabilité politique aidant. Il est plus que temps que les dirigeants prennent conscience de l’ampleur de la tâche qui les attend et de la grandeur des attentes de la population en matière de développement. Mais faute de légitimité et de volonté politique à toutes épreuves à aller de l’avant, le redressement de cette situation alarmante de la part du régime actuel demeure du domaine de l’improbable.