Grève pour salaires impayés

Elysé Ratsiraka sur la sellette

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Grève pour salaires impayés

Le bras de fer entre les employés de la Commune Urbaine de Toamasina et le nouveau maire Elysé Ratsiraka prend une tournure grave. Une altercation a eu lieu entre les deux parties hier. Le remplacement du maire élu sous la bannière MAPAR par un PDS, Président de Délégation Spéciale, est fort probable.

La situation s’envenime dans la Commune Urbaine de Toamasina. Le bras de fer entre le personnel en grève qui réclame le paiement de salaires impayés et le nouveau maire élu Elysé Ratsiraka et son staff prend une tournure inquiétante. Hier, l’ambiance était électrique entre les deux camps. Selon les informations recueillies, un membre du staff du maire a eu une altercation non plus verbale mais physique avec une employée enceinte. Cette dernière serait gravement blessée, toujours selon les informations recueillies. Malgré tout, aucune solution ne se profile à l’horizon même si la Commune Urbaine de Toamasina abrite la capitale économique de Madagascar grâce au port de Toamasina.

Les deux parties se jettent alors la responsabilité de la situation actuelle. Les employés grévistes ne veulent entendre raison des arguments avancés par le maire et son staff. Les premiers réclament tout simplement le paiement de leurs salaires impayés en cette veille des fêtes de Noël et de la Saint Sylvestre. Désemparé, le nouveau maire n’arrive pas à trouver de l’argent pour payer ces arriérés, tant de la part de ses partenaires financiers que de la part du pouvoir central. Et face à cette cohue générale, les autorités de tutelle s’en lavent les mains. Pour le préfet de région, il s’agit tout bonnement d’un litige entre l’employeur, à savoir le maire, et ses employés, le personnel de la commune.

Puisque les autorités de tutelles locales se déresponsabilisent de cette « bombe à retardement », les décideurs au niveau du pouvoir central font pareil. Ni le ministre des finances et du budget, ni le directeur général du trésor, ni le ministre de l’intérieur et de la décentralisation ne s’est manifesté pour résoudre ce problème qui risque de faire tâche d’huile auprès des autres mairies traversant la même situation. Actuellement, la majorité des ministres ont « d’autres chats à fouetter », effectuer une mission politique, c’est-à-dire effectuer des opérations de charme auprès des grands électeurs en cette période de propagande pour les sénatoriales. Elysé Ratsiraka et son staff ne peuvent donc s’en remettre qu’à eux-mêmes et ne peuvent rien attendre du pouvoir central qui est d’un courant politique opposé.

En tout état de cause donc, certains observateurs constatent que ce problème de salaires impayés ne constitue qu’un écran de fumée de la part du pouvoir central. La Commune Urbaine de Toamasina constitue une collectivité territoriale décentralisée stratégique dans le paysage politique national car elle est le poumon économique de Madagascar. De tous les régimes qui se sont succédé, les dirigeants ont toujours retourné ciel et terre pour pouvoir nommer un PDS aux lieu et place du maire élu. A l’allure où vont les choses dans la capitale Betsimisaraka, le remplacement d’Elysé Ratsiraka par un PDS n’est qu’une question de temps.