Journée mondiale de la démocratie

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La Journée mondiale de la Démocratie est passée presque inaperçue hier pour le régime Rajaonarimampianina. Or, il s’agissait d’une occasion de définir les contours de cette notion en vue d’application.

La notion de démocratie n’est pas statique. Elle est dynamique, évolutive et nécessite une mise à jour régulière pour ne pas tomber dans la désuétude. Plus encore, elle n’est pas figée pour un pays. Elle peut s’adapter à n’importe quel pays en fonction de son histoire, de la pensée collective, de la culture et des réalités économiques, sociales et politiques. Hier, des pays du monde entier ont célébré la journée mondiale de la démocratie. Pour le cas de Madagascar, cette journée est passée presque inaperçue. Aucune manifestation particulière ou singulière n’a eu lieu, aucune conférence, aucun débat d’idée n’a été organisé ni par le gouvernement ni par les partis politiques encore moins par la société civile. Or, c’était une occasion pour se poser la question et de trouver ensemble la réponse : « quelle démocratie pour Madagascar ? ».

Depuis Hérodote, la notion de démocratie a évolué. De nombreux penseurs ont essayé et essaient toujours de définir la démocratie. A un certain moment, certains y parviennent, d’autres non. Mais plus le temps passe, plus la définition ne tient plus la route. La définition avancée n’est valable que sur un laps de temps en fonction de la réalité politique, économique, sociale et culturelle. Passé ce délai, la définition tombe vite en désuétude et nécessite une réactualisation et ainsi de suite. Plus important, la définition n’est valable que pour un pays déterminé. La définition de la démocratie par un penseur américain pour les Etats Unis n’est pas satisfaisante pour Madagascar par exemple. Et ainsi de suite. Dans cet essai de définition de la démocratie, nous n’allons pas nous hasarder à avancer une définition figée comme par exemple « le gouvernement par le peuple et pour le peuple ». Le plus important est d’avancer les principes constitutifs.

Dans une publication de Friedricht Ebert Stiftung en septembre 2008 intitulé Qu’est ce que la démocratie ? , Paula Becker et le Dr Jean-Aimé A. Raveloson énumèrent les éléments constitutifs de la démocratie. Il s’agit entre autres « des libertés fondamentales et des droits fondamentaux, des élections, un Etat de droit, la séparation des pouvoirs, le Parlement, le Pluralisme démocratique, le gouvernement – opposition et enfin une opinion publique et la liberté des médias ». Mais ces auteurs précisent que même si « ces éléments sont fermement établis (…) la démocratie (…) n’est pas à considérer comme une construction en dur qui restera immuable au-delà des siècles ». « La démocratie est plutôt un processus qui doit être maintenu et consolidé en permanence ». Ils ont alors avancé les éléments qui maintiennent la démocratie : « la décentralisation, la gouvernance démocratique et l’éducation politique ». Ils concluent en affirmant que « la démocratie représente un chemin vers le développement (…) C’est pour cela que la consolidation de la démocratie concerne tous les groupes d’intérêt, toutes les parties de la population, mais aussi tous les acteurs et les domaines de la société ».