La peur des journalistes

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Jamais un régime n’a eu autant peur des journalistes que le régime actuel. Et pour cause, les questions qui gênent et auxquelles on a du mal à répondre. A la vue d’un journaliste, les dirigeants prennent presque leurs jambes à leur cou, la …

Les questions sur les Iles Eparses, le respect des droits de l’homme, la sécurité tant en milieu urbain qu’en milieu rural, la sècheresse, l’accueil du Sommet de la Francophonie, etc. Autant de sujets qui suscitent autant de questions d’actualité auxquelles l’opinion publique, tant nationale qu’internationale, attend des réponses claires et précises. De questions, les journalistes en ont à profusion sous leurs manches. Pour ce qui est des réponses, c’est une autre histoire. Si ça ne dépend que du bon vouloir des dirigeants, ils préfèrent se terrer dans leur bureau, loin des journalistes.

Mais quand ils ne peuvent faire autrement, quand ils sont face aux journalistes indépendamment de leur volonté, il n’y a plus d’option qui s’ouvre à eux, ils sont obligés de fuir, de jeter la responsabilité sur autrui ou d’affirmer d’un ton dédaigneux que c’est hors sujet, etc. Ils ont toujours une réplique pour faire savoir qu’ils vont adopter la langue de bois, il n’y a aucune chance qu’ils disent quoi que ce soit. Bref, ils vont parler pour ne rien dire. Ce qui est tout à fait faux car même un silence équivaut à une information.

Ce qui s’est passé hier à Anosy suscite cette réflexion. Questionné par les journalistes sur l’évolution des négociations sur les Iles Eparses et face au passage d’une ministre française dans ces Iles, le numéro Un de la diplomatie malgache a adopté une attitude fuyante. Avec des pas rapides, elle a essayé en vain de fuir les journalistes qui l’ont assiégée de questions. En dernier ressort, elle a lâché que cette affaire relevait du Président de la République.

Situation identique pour le numéro Un de l’exécutif mais sur un tout autre sujet. Questionné par les journalistes sur les résultats probants de la deuxième épreuve de RRI de 100 jours, il a affiché une attitude qui a laissé plus d’un perplexe. Avec un sourire qui traverse presque le visage en entier, il a répondu calmement qu’aucun « rapport » dans ce sens ne lui avait été remis. Et ça se termine comme ça, sur un sourire enjôleur, alors que l’opinion publique générale défend un bilan négatif des 200 jours de RRI. Son « rapport », c’est en fait ce que rapporte la presse au quotidien et que les dirigeants n’ont pas démenti jusqu’à maintenant.