Le seuil critique

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En matière de dégradation de l’environnement et de degré de pollution, la Chine a atteint le seuil critique hier. Ce n’était plus orange, ça virait carrément au rouge avec les conséquences que cela supposait entrainer. Dans notre pays, c’est la situation sociale en général qui tend actuellement vers ce seuil critique. Pour ne parler que du cas de la ville des mille, des semaines après l’investiture du nouveau maire de la ville, les ordures s’amoncellent de nouveau dans les rues de la capitale. On en revient presqu’à remercier la providence que la pluie n’ait pas été au rendez vous ces derniers jours sinon la situation aurait été invivable. Mais la pluie ne tardera pas et on sera aux premières loges pour voir ces immondices éparpillés dans les rues, bouchant les canaux d’évacuation déjà congestionnés à l’extrême. Ils vont même atterrir dans la chambre à coucher de certains de nos compatriotes qui habitent dans les bas quartiers. A croire que la léthargie qui paralyse l’Etat central a atteint également la mairie, c’est à se demander en fait s’il y a vraiment un maire à la tête de cette ville en désolation évidente. Mais bon, ce n’est que la capitale de tout Madagascar après tout.

Une autre ville en désolation, et même au bord de l’explosion, c’est la ville de Toamasina, la ville portuaire, la deuxième capitale de Madagascar. Pour cause, des mois d’arriérés de salaire des employés de la mairie. Des impayés de l’ancien président de la délégation spéciale trainés jusqu’à la prise de fonction du nouveau maire. Si on avait bien cru à un moment à la motivation politique, lorsque l’on se rend compte du caractère purement alimentaire du problème, la théorie ne tient plus ou bien la motivation politique est en perte de vitesse. En tout cas, si le but du pouvoir central est de punir la mairie de Toamasina et ses habitants de ne pas avoir voté HVM aux dernières communales, il a bien fait mouche. N’ayant pas su choisir le camp de ceux qui bataillent pour leur pitance, le nouveau maire est malmené des deux côtés. Le pouvoir central ne payera pas ces arriérés ou le fera le plus tard possible lorsque la braise sera devenue un feu de camp et depuis le temps, les employés, voire les habitants auront déjà réussi à avoir la tête du maire. Ne parlons plus de cette insécurité qui gagne en ampleur un peu plus chaque jour pendant que nos dirigeants sont pris dans leur groove politique, se lançant dans une propagande pour des sénatoriales dont la population ne sait en quoi cela va contribuer à améliorer son quotidien. Le seuil critique n’est plus très loin, les oppresseurs ne devraient pas perdre de vue qu’ils sont inférieurs en nombre face aux oppressés, à bon entendeur…