L’exemple vient d’ailleurs

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Voulant redorer son blason en cette fin de la deuxième épreuve de RRI (Rapid Results Initiative) de 100 jours, la police nationale a annoncé en début de semaine qu’elle va utiliser un système de gestion informatisée de ressources humaines. Mais cette annonce est passée presque inaperçue malgré les avantages considérables qu’elle présente. Comble de l’ironie, elle tacle la primeur au ministère de la fonction publique qui est censé utiliser le SIGRHE ou système informatisé de gestion de ressources humaines de l’Etat.

La déclaration en grande pompe par la police nationale de l’utilisation prochaine d’un logiciel de gestion informatisée de ressources humaines est presque devenue un non-évènement. Or, l’utilisation de ce logiciel présente des avantages immenses pour celle-ci. Elle marque en effet un pas non négligeable dans l’entrée dans l’ère du numérique. Par ailleurs, elle permet un suivi strict des déplacements et des affectations des policiers et l’évolution de leur carrière depuis l’admission au concours jusqu’à la retraite. Des avantages financiers et humains accompagnent également l’utilisation de ce genre de logiciel car moins de personnel sera affecté à la gestion des ressources humaines et l’utilisation des papiers diminuera de manière considérable. Ces avantages ne constituent qu’un aperçu des bénéfices de l’entrée dans l’ère du numérique, l’e-administration et l’e-service.

Cette annonce par la police nationale enlève ainsi la primeur de l’utilisation de ce genre de logiciel par le ministère de la fonction publique, du travail et des lois sociales. Or, ce ministère a déjà développé le SIGRHE depuis des années. D’ailleurs, de nombreux étudiants sortants de grandes écoles d’administration publique ont effectué des recherches sur ce logiciel, ses inconvénients et ses bénéfices. Et d’après les informations qui circulent auprès de ce ministère, ce logiciel a déjà été testé et est actuellement prêt à être utilisé. Il n’attend plus que l’aval du ministre pour le lancement qui, jusqu’à maintenant, ne constitue pas une priorité malgré les exigences de résultats probants recherchées par l’organisation des RRI de 100 jours. Ce logiciel n’attend plus que l’intégration de tous les agents de l’Etat pour leurs carrières soit gérée de manière efficace et efficiente. Plus encore, les fonctionnaires fantômes seront déterminés de manière précise dans les heures qui suivent le lancement du logiciel.

Seul le manque de volonté politique constitue ainsi le frein au lancement de ce logiciel qui pourrait mettre un coup d’arrêt au « business » des dirigeants dans le recrutement d’agents de l’Etat. La police nationale a donné le ton, il appartient aux autres ministères de suivre le pas. L’utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la communication permet en effet un allègement des procédures et une « pacification » des relations au sein de l’administration. Et au final, elles répondent aux besoins du public et rapprochent l’administration des administrés. Elles rationnalisent aussi les fonctions de production, de service, de contrôle et de sanction de l’administration.