Marc Ravalomanana

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Début de l'offensive contre Rajaonarimampianina

Nombre d’observateurs de la vie politique sont encore à se demander ce qu’il y a véritablement entre le président Hery Rajaonarimampianina et l’ancien président Marc Ravalomanana. Tantôt on leur prête une alliance tacite, tantôt c’est une rivalité à peine voilée. Mais la dernière sortie médiatique de Marc Ravalomanana n’a laissé place à aucune équivoque quant à ses véritables intentions.

Rester sur la première impression car c’est toujours la bonne. C’est ce qu’on retiendra en ce qui concerne la position de Marc Ravalomanana sur l’échiquier politique actuel. L’on se souvient en effet de l’enthousiasme de l’ancien président lors de sa première allocution quelques heures après son mystérieux retour au pays. Il n’a alors pas mâché ses mots à l’endroit du régime actuel et a même laissé échapper qu’il n’attendra pas 2018 pour reprendre le pouvoir. Si une possible entente avec le président Rajaonarimampianina et la menace d’une nouvelle assignation à résidence surveillée l’ont quelque peu muselé pendant un temps, Marc Ravalomanana a de plus en plus du mal à dissimuler son but ultime. De retour de son voyage à l’étranger, fort des ententes passées et des promesses qui lui ont certainement été faites, l’ancien président a carrément taclé le régime Rajaonarimampianina d’incompétence et d’irresponsabilité hier. De son avis en effet, le régime actuel n’est pas à même d’assurer la stabilité du pays, causant une méfiance des bailleurs et des investisseurs étrangers, d’où la grave difficulté financière actuelle.

Enchainant les rencontres avec les représentants des chancelleries étrangères, les voyages à l’extérieur et avec l’élection récente de son épouse à la tête de la CUA, Marc Ravalomanana est en train de perdre le régime actuel de vitesse. Il a d’ailleurs laissé entendre qu’il compte reprendre bientôt sa place en tant qu’opérateur économique avec ou sans son entreprise d’origine Tiko. Et si le régime Rajaonarimampianina continue à se hâter aussi lentement, l’on n’attendra pas 2018 pour voir la fin des courses. Après tout, l’ancien président Ratsiraka lui-même n’a-t-il pas écrit dans ses mémoires : « Marc Ravalomanana (…) a accaparé Mamisoa, l’entreprise de culture de soja et de production de lait de soja. Et il y a eu mort d’homme, (…) ! Et M. Marc Ravalomanana a été condamné. (…) Avant son élection, il a fait occire quelqu’un (…) Il a fait quinze jours de prison – c’était en 1989 ou 1990 ou 1991 – (…) a fait disparaitre tous les dossiers concernant Ravalomanana avant son élection à la mairie. On ne pouvait rien contre lui. Sinon il n’aurait jamais été élu ». Juste pour avoir une idée ». Une part de vérité ou pure calomnie ? Jusque là il n’y a pas encore eu de démentie alors à bon entendeur.