Récompenser le mauvais élève

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Curieusement, les financements  de la Banque Mondiale, de l’Union Européenne, de la France commencent à s’ouvrir pour Madagascar. Tout le monde s’étonne du pourquoi de ces financements. Pourtant, la situation actuelle n’est pas propice à une injection de fonds. La corruption gangrène l’administration. Les dirigeants ne cessent de s’enrichir grâce aux biens mal acquis et les détournements de deniers publics. La richesse nationale est mal répartie. De l’avis de spécialistes, ces aides publiques au développement, même conséquentes, ne contribuent au développement des pays pauvres.

Pas plus tard qu’hier, le représentant de la Banque Mondiale a affirmé que cette institution va financer le troisième RRI, Rapid Result Initiative, du gouvernement Ravelonarivo. Pourtant, les résultats du second RRI ne sont pas probants, tout comme le premier. Aucune retombée positive de ces RRI sur l’économie et sur la vie de la population n’a été ressentie malgré les chiffres énoncés. Les maux d’hier sont toujours les maux d’aujourd’hui. Et ils sont bien partis pour demeurer les maux de demain. Des annonces, ou plutôt des effets annonces, il y en a. Mais pour ce qui est de la concrétisation ou de la transformation des actes en parole, l’attente est longue et risque d’être longue.

Les dirigeants empruntent donc de l’argent, une somme faramineuse, auprès des pays et des institutions traditionnelles. Ils empruntent cet argent au nom du peuple Malgache. Mais le peuple ne profite pas de cette manne financière. Il est le dernier souci des acteurs concernés même si on le cite souvent dans toutes sorties médiatiques. Ces sont les myriades de fonctionnaires internationaux qui profitent de ce financement, ainsi que les entreprises, ONG et associations dirigés par des étrangers. Il ne faut pas non plus oublier les nationaux, le personnel qualifié recruté par les agences internationales qui est grassement payé puisqu’ils sont des fonctionnaires internationaux mais qu’il y a également les per diem et les indemnités à tout bout de champ. Dans certaines situations même, les responsables étatiques exigent des per diem et indemnités.

Du constat général, ces aides publiques au développement ne développent pas l’Afrique, Madagascar y compris. Même les financements devant servir à lutter contre la corruption sont détournés à des fins personnelles par une poignée d’individus qui ne sont nullement inquiétés. Les pays africains peuvent se développer de leur propre chef si les pays développés se tiennent un peu en retrait et jouent la transparence. Le reste sera une affaire entre les dirigés et les citoyens. D’autant plus qu’actuellement, l’Afrique a les moyens de ses ambitions grâce aux ressources naturelles et aux matières premières dont elle dispose.