La politique de l’autruche, mettre la tête dans un trou et fermer les yeux sur tout ce qui l’entoure, voilà en quoi consiste la ligne politique du régime actuel. C’est du moins la conclusion que l’on peut tirer à partir des sorties médiatiques et les réactions des dirigeants actuels face aux problèmes pressants qui secouent tous les secteurs de la vie nationale. Concernant les dernières élections sénatoriales par exemple, les barons du pouvoir persistent et signent en disant que c’est de loin, « les meilleures élections » organisées dans le pays depuis. On a dit la même chose des communales et, plus loin, de l’élection présidentielle et législatives cumulées. Et ce malgré les fraudes et exactions manifestes rapportées ici et là concernant chacune de ces élections citées précédemment. Lorsqu’ils sont sondés sur la situation, les responsables du pouvoir n’ont à la bouche que la même réponse dédaigneuse empreinte de mépris, insistant sur le fait que tout va pour le mieux ici mais que tout ce qui se dit ne sont que des manœuvres politiques visant à déstabiliser le régime.
La même réaction vaut pour tous les domaines de la vie nationale, tout va pour le mieux aussi sur le plan social et économique. Il n’y a pas de délestage, il n’y a que des coupures liées à des problèmes techniques et à cause du mauvais temps. Concernant l’inflation et cette pauvreté qui continue de se répandre et s’aggraver de jour en jour, on nous demande la patience, qu’il faut du temps pour le développement. Mais quel temps nous reste- t-il alors que les gens meurent de la peste ou perdent la raison à force de vouloir lutter contre la hausse du coût de la vie qui ne cesse de grimper jusqu’à atteindre un sommet que l’on ne voit toujours pas ? Jusqu’à quand pourra t- on jouer cette comédie et se dire que tout va bien alors que la majorité d’entre nous se meurt ? Il faut aussi reconnaître en effet que la patience légendaire des Malgaches ne joue pas en notre faveur dans ce cas précis et elle tend plus à passer pour de l’ignorance et de la faiblesse. Puisque personne ne daigne réagir ou que ceux qui réagissent sont peu suivis, oui, les dirigeants peuvent faire ce qu’ils veulent, ils ne vont pas se priver si personne ne leur met le holà et donc tout va pour le mieux pour eux. Pour appuyer son mouvement sur les réseaux sociaux, une association a écrit qu’un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups. Le pire c’est de savoir que ce calme plat est annonceur d’une tempête dévastatrice, lorsqu’on fait fi du dialogue et qu’on continue la politique de l’autruche, la seule issue possible est un scénario que nous connaissons tous pour l’avoir vécu un peu trop souvent : un chaos sans nom pour lequel chacun est finalement à blâmer.