Une jeunesse en détresse

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On ne peut faire une impasse sur un fait social funeste qui a frappé une famille du côté de Fenoarivo, dans l’Atsimondrano, la fin de la semaine dernière. Une petite fille de neuf ans a été vraisemblablement  violée  puis tuée avec une particulière sauvagerie. Elle aurait été happée par son bourreau alors qu’elle revenait de l’école en fin de journée. Après l’avoir cherchée en vain ses parents ont fini par tomber sur le corps inanimé et couvert de sang de leur enfant dans une maison en cours de finition.

Les parents et les autorités ont déjà une petite idée sur celui a commis cette abomination et les enquêtes se poursuivent. Il recevra certainement le châtiment qu’il mérite mais le mal est fait comme on dit. Les parents ne s’en remettront sans doute jamais et la communauté dans laquelle cette jeune fille a évolué est dans l’incompréhension, le dégoût et l’inquiétude. Incompréhension parce qu’ils ne s’expliquent pas comment quelqu’un de leur entourage, puisque le suspect apparemment a des liens avec la famille, a pu commettre un tel acte d’une singulière barbarie. Dégoût en pensant que c’est un autre être humain qui a pu faire ça à un autre être humain, qui plus est un enfant à peine à l’aube de sa vie. Peur et inquiétude car on se dit désormais que ça peut arriver à n’importe qui.

Par rapport aux jeunes d’antan qui pouvaient compter sur la qualité des mœurs d’alors et qui n’auraient jamais eu à craindre ce genre de crime, la jeunesse d’aujourd’hui est bien infortunée. Vivant à une époque où l’évolution de la technologie aurait dû avoir un impact positif sur les mœurs, elle est au contraire victime de cette évolution trop rapide et débridée tout à fait hors de contrôle. En effet, de nos jours, l’accès à des films d’une particulière violence, les productions pornographiques de toutes sortes est à la portée de tout et n’importe qui. En tant que parents, on ne peut qu’avoir un frisson de dégoût en voyant des DVD à contenu pornographique, avec des pochettes aux images suggestives, vendus sur le même étal que les dessins animés pour les tous petits. L’accès et l’usage de la nouvelle technologie sont libres, tout le monde en use et en abuse comme il veut, certains déversant par la suite leur frustration et leur envie de pratique sur cette jeunesse en détresse, victime de sa propre époque et de la trop grande liberté que les adultes s’octroient.